Décrypter les étiquettes alimentaires.
Lire une étiquette alimentaire, un réflexe de plus en plus recommandé, voire essentiel. En 2025, avec les nouvelles réglementations européennes et l’évolution des repères nutritionnels, ce geste simple devient un outil concret pour mieux choisir ses aliments, préserver sa santé et prévenir certaines pathologies.
Mais encore faut-il savoir comment lire, comment l’interpréter, et quels éléments surveiller.
Lire une étiquette : pour qui, pourquoi ?
L’étiquette d’un produit n’est pas là que pour remplir un espace ou répondre à des obligations légales. Elle est la carte d’identité d’un aliment. Elle informe sur sa composition, sa valeur nutritionnelle, ses additifs, ses allergènes, sa provenance, et bien plus encore.
Lire une étiquette, c’est :
- Faire des choix éclairés, en limitant les graisses saturées, le sucre ou le sel ;
- Éviter certains ingrédients ultra-transformés ou controversés, comme certains additifs ou édulcorants ;
- Adapter ses achats à son profil de santé, que l’on soit diabétique, sujet à l’hypertension, allergique ou tout simplement attentif à son alimentation.
Nouveautés 2025 : ce qui change sur vos produits.
Nutri-Score : nouvelle version, nouveaux repères.
Depuis le 14 mars 2025, un arrêté impose une adaptation du Nutri-Score afin de l’harmoniser au niveau européen et de coller aux avancées scientifiques les plus récentes. Plus de 30 à 40 % des produits voient leur score modifié :
- Les huiles végétales peu saturées (olive, colza, noix) obtiennent une meilleure note (B au lieu de C) ;
- Les poissons gras (sardine, maquereau), riches en oméga 3, sont enfin valorisés ;
- Les produits sucrés et salés sont notés de manière plus stricte ;
- L’eau devient la seule boisson notée A (idéal), tandis que boissons sucrées/édulcorées sont déclassées ;
- Les féculents complets sont mieux différenciés des raffinés.
Étiquetage nutritionnel : plus d’informations, plus de transparence.
Désormais, la réglementation (INCO) exige :
- Un tableau nutritionnel détaillé (pour 100 g ou 100 ml), incluant : énergie, lipides, acides gras saturés, glucides, sucres, protéines, sel ;
- Mention des allergènes et additifs ;
- Lisibilité accrue : taille minimale de police, contraste, et, de plus en plus, QR codes renvoyant à des informations complémentaires numériques ;
- Interdiction des allégations trompeuses du type « zéro conservateur » si non justifiées.
Un point d’actualité, notamment pour le pain, est la nécessaire diminution du sel (objectif : -30 % d’ici fin 2025), un des engagements forts du Programme National Nutrition Santé (PNNS).
Les ingrédients indispensables à surveiller.
Certaines catégories d’ingrédients sont particulièrement surveillées par les diététiciens et les autorités sanitaires.
Sucres ajoutés et édulcorants.
- Types à surveiller : saccharose, glucose, fructose, sirop de glucose, maltose, dextrose, jus concentré, sirops, miel industriel, etc ;
- Édulcorants : souvent nommés E950-E969 (aspartame, sucralose, acésulfame-K, etc.) ;
- Pourquoi ? Surconsommés, ils favorisent le surpoids, le diabète, les troubles métaboliques. La loi oblige d’ailleurs à regrouper tous les sucres ajoutés sous la mention « sucres », suivie de la liste précise entre parenthèses, facilitant le repérage de la quantité réelle ajoutée.
Matières grasses.
- Acides gras saturés : huile de palme, graisses animales, beurre, crème, certaines margarines ;
- Acides gras trans : présentes dans les aliments ultra-transformés à base d’huiles hydrogénées ;
- Huiles à privilégier : colza, olive, noix, en évitant l’excès d’huiles raffinées ou hydrogénées ;
- Pourquoi ? Ces graisses sont à limiter, car elles augmentent le risque de maladies cardiovasculaires et d’obésité. Le Nutri-Score actualisé valorise désormais les huiles végétales peu saturées, encourageant ainsi le choix de meilleures graisses.
Sel.
- Où le trouver ? Pain, plats préparés, charcuteries, fromages, sauces industrielles ;
- Pourquoi ? Un excès favorise l’hypertension, les maladies rénales et cardiovasculaires. Les nouveaux pictogrammes sur emballage doivent indiquer une haute teneur en sel.
Additifs alimentaires.
- Familles à surveiller :
- Colorants (E100-E180) ;
- Conservateurs (E200-E297) ;
- Antioxydants (E300-E321) ;
- Émulsifiants, stabilisants, gélifiants (E322-E495) ;
- Exhausteurs de goût (E620-E641) ;
- Divers (édulcorants E950-E969, agents d’enrobage E900+).
- Pourquoi ? Bien que réglementés, certains additifs suscitent des doutes au sujet d’allergies, d’intolérances ou d’effets à long terme, notamment chez les personnes vulnérables. Les longues listes avec beaucoup d’additifs sont souvent synonymes d’aliments ultra-transformés.
Allergènes (mention obligatoire).
- Les 14 principaux incontournables sont :
- Pourquoi ? Une surconsommation ou exposition accidentelle peut entraîner de graves allergies. Ils sont toujours indiqués en gras ou soulignés dans la liste des ingrédients pour une identification rapide, même s’ils sont présents à l’état de traces.
Ingrédients ultra-transformés.
- Exemples : agents de texture, arômes artificiels, arômes naturels non identifiés, protéines végétales hydrolysées ;
- Pourquoi ? Ces ingrédients trahissent des processus industriels importants (et non une cuisine maison), souvent associés à une moindre qualité nutritionnelle.
Astuces pour décrypter une étiquette en pratique.
- Privilégier les courtes listes d’ingrédients simples et connus ;
- Interroger la liste : « Si je faisais ce plat chez moi, y mettrais-je la même chose ? »
- Repérer les additifs et allergènes facilement détectables par les mentions obligatoires.

Faire le lien avec les recommandations nutritionnelles 2025.
Le PNNS 4 (Programme National Nutrition Santé) place la barre haut pour tous les âges et tous les services de restauration :
- Moins de sel, moins de sucres, moins de gras ;
- Plus de fibres (légumineuses, céréales complètes) ;
- Un Nutri-Score visible, signé d’un engagement pour la santé ;
- Transparence sur l’origine et la composition.
Les consommateurs sont invités à devenir acteurs de leur alimentation, en toute conscience. Les labels officiels et scores nutritionnels sont ici de précieux alliés pour appliquer ces recommandations au quotidien.
Un enjeu particulier pour les seniors… et les aidants.
Avec l’âge, le goût change, les besoins nutritionnels évoluent et certaines pathologies (diabète, hypertension, dénutrition) rendent l’étiquetage encore plus crucial. Pour les personnes âgées, malades ou en situation de handicap bénéficiant du portage de repas, comprendre les étiquettes reste un défi majeur. Or, leur équilibre nutritionnel dépend souvent du contenu de ces menus livrés. Les services de portage de repas à domicile Les Menus Services proposent des ateliers thématiques pour accompagner leurs bénéficiaires. L’objectif : apprendre à choisir ses produits, à lire et comparer les étiquettes et à faire des choix adaptés à sa santé et ses besoins. Les diététiciennes guident pas à pas, avec des exercices pratiques sur des échantillons réels de produits livrés.