Semaine de la Dénutrition 2025.
Chaque année, au mois de novembre, la Semaine nationale de la Dénutrition met en lumière un sujet encore trop méconnu : la dénutrition. Derrière ce mot, se cache une réalité silencieuse, mais alarmante, qui touche près de 2 millions de Français, dont un tiers de personnes âgées vivant à domicile. En tant que diététicienne engagée pour le bien vieillir, cette semaine représente bien plus qu’une simple campagne : c’est une opportunité de sensibiliser, d’échanger et d’agir ensemble pour préserver la santé, l’autonomie et la dignité de chacun.
La dénutrition : un enjeu de santé publique encore sous-estimé.
La dénutrition, ce n’est pas qu’une simple perte de poids. C’est un déséquilibre entre les apports et les besoins nutritionnels, entraînant une fonte musculaire, une fatigue accrue, une fragilité du système immunitaire et une perte d’autonomie. Contrairement à certaines idées reçues, elle ne touche pas uniquement les personnes très âgées ou hospitalisées : elle peut aussi concerner des adultes malades, isolés, ou encore en convalescence après une hospitalisation.
Les chiffres sont parlants :
- Près de 400 000 personnes âgées à domicile sont dénutries ;
- Ce chiffre double chez les résidents en EHPAD ;
- Et 1 patient sur 3 hospitalisé est concerné à son entrée.
Pourtant, une détection précoce et une prise en charge adaptée peuvent éviter bien des complications : perte d’autonomie, chutes, infections, hospitalisations répétées… voire décès.
Pourquoi une semaine dédiée à la dénutrition ?
La Semaine de la Dénutrition, initiée par le Collectif de Lutte contre la Dénutrition, a pour mission de rendre visible un problème invisible. Elle fédère les acteurs de santé, les collectivités, les associations, les professionnels du portage de repas, les EHPAD, les hôpitaux, mais aussi les familles et aidants, véritables relais du quotidien.
Pendant cette semaine, des actions concrètes sont menées partout en France :
- Dépistages gratuits et conseils nutritionnels ;
- Ateliers de cuisine adaptée pour stimuler l’appétit ;
- Conférences et tables rondes sur les enjeux du bien vieillir ;
- Animations dans les établissements pour redonner du plaisir à manger.
Chaque action vise à faire passer un message simple, mais essentiel :
Bien manger, c’est préserver sa santé et son autonomie.
Le rôle clé de la nutrition dans le maintien de l’autonomie.
Avec l’avancée en âge, les besoins nutritionnels évoluent. Le corps consomme moins d’énergie, mais a davantage besoin de protéines, de vitamines et de minéraux pour entretenir sa masse musculaire et ses défenses immunitaires. Malheureusement, la perte d’appétit, les difficultés à mâcher ou à cuisiner, la solitude ou la dépression peuvent entraîner une baisse des apports alimentaires.
C’est là qu’interviennent les professionnels de santé, les services de portage de repas et les aidants.
Quelques gestes simples pour prévenir la dénutrition :
- Fractionner les repas : 3 repas + 2 collations ;
- Augmenter la densité nutritionnelle : enrichir les purées, soupes et desserts avec du lait en poudre, de la crème, des œufs ;
- Varier les plaisirs : la couleur, l’odeur et la texture stimulent l’appétit ;
- Maintenir une bonne hydratation : 1,5 L par jour sous toutes ses formes (eau, soupe, tisane, compote…) ;
- Encourager le partage : manger à plusieurs redonne goût au repas.
Ces conseils simples, accompagnés d’un suivi régulier, peuvent réellement changer la vie des personnes âgées.
Le portage de repas : un allié précieux dans la lutte contre la dénutrition.
À domicile, le service de portage de repas joue un rôle essentiel. Plus qu’une livraison, c’est un accompagnement humain et nutritionnel.
Les menus sont élaborés en collaboration avec des diététiciens, afin de garantir :
- un équilibre alimentaire adapté aux besoins des seniors ;
- des repas savoureux, variés et riches en protéines ;
- une prise en compte des régimes spécifiques (diabète, sans sel, texture modifiée…).
Le passage régulier du livreur permet également de rompre l’isolement et de repérer les premiers signes de fragilité : perte d’appétit, fatigue, amaigrissement…
Dans le cadre de la Semaine de la Dénutrition 2025, de nombreux services de portage, comme Menus Services, s’associent aux acteurs locaux pour proposer :
- des portes ouvertes ;
- des ateliers de dégustation ;
- des rencontres d’information sur la prévention de la dénutrition.
Sensibiliser, c’est déjà agir.
La lutte contre la dénutrition passe avant tout par la prévention et la communication.
Informer, former et sensibiliser sont des leviers essentiels pour repérer les signes d’alerte.
Les signes à surveiller :
- Une perte de poids involontaire (plus de 2 kg en un mois ou 4 kg en six mois) ;
- Des vêtements ou bijoux devenus trop grands ;
- Une fatigue inhabituelle, une perte d’appétit ou de goût ;
- Des difficultés à se déplacer, à cuisiner ou à manger seul.
Face à ces signes, une réaction rapide est nécessaire : consultation médicale, accompagnement diététique, adaptation des repas… Chaque geste compte pour éviter que la situation ne s’aggrave.
Un engagement collectif pour bien vieillir.
La Semaine de la Dénutrition est aussi une semaine d’espoir et de solidarité. Elle rappelle que bien vieillir, c’est avant tout bien se nourrir, mais aussi être entouré, écouté et accompagné.
C’est l’occasion pour chaque citoyen, professionnel et institution de se mobiliser ensemble :
- Les diététiciens pour conseiller et adapter les repas ;
- Les aidants et familles pour encourager et veiller au quotidien ;
- Les acteurs du portage de repas pour garantir un suivi régulier ;
- Les collectivités pour soutenir des initiatives locales.
En 2025, faisons de cette semaine un moment fort de partage, de prévention et de convivialité autour de la table.

