La spirale de la dénutrition chez le senior

Dernière modification le 15 décembre 2021

Dame âgée désemparée devant son repas par manque d'appétit

La dénutrition touche majoritairement les personnes âgées, en effet, leur statut nutritionnel est fragilisé. Ceci est du aux modifications physiologiques liées au vieillissement, la dépendance, la dépression et les troubles cognitifs, entre autres.

Par conséquent, le dépistage et la prise en charge nutritionnelle de la dénutrition doivent être une priorité pour l’entourage des personnes âgées, les aidants familiaux et professionnels et les équipes médicales et paramédicales. En France 300 000 à 400 000 personnes âgées vivant à domicile sont dénutrie.

Impact de la dénutrition chez la personne âgée.

Chez la personne âgée, la dénutrition entraîne un ensemble de dysfonctionnements en cascade.

En provoquant un amaigrissement, la dénutrition a pour conséquence un affaiblissement global du corps de la personne âgée. Cela entraîne une diminution des capacités immunitaires, donc de la capacité à se défendre contre les infections qui, lorsqu’elles surviennent, augmentent les besoins. L’organisme va alors mobiliser ses réserves protéiques et osseuses pour résister à l’attaque bactérienne.

Elle provoque aussi la diminution de la masse musculaire. En d’autres termes, les muscles ne sont pas suffisamment alimentés en protéines et en énergie. Cette carence conduit à des troubles de l’équilibre voire à des chutes. C’est chute en traîne des hospitalisations donc avec augmentation des risques d’infection et d’aggravation de certaines pathologies.

La dénutrition chez les personnes âgées peut également conduire à une carence en vitamine D et en calcium. Cela favorise la fragilité osseuse et le développement de l’ostéoporose, donc un risque plus important de fracture.

Les carences vont également influencer les troubles cognitifs (maladie d’Alzheimer …), accélérer le vieillissement et l’apparition de pathologies. La dénutrition augmente le risque de décès de 2 à 4 fois. Elle est responsable de l’épuisement des réserves de l’organisme et de la perte d’autonomie du senior

Les différentes étapes de la dénutrition

L’installation de la dénutrition chez le senior.

Trois facteurs de risque de dénutrition :

  • Dans le vieillissement normal, des modifications de l’organisme favorisent la survenue de la dénutrition. L’avancée dans l’âge peut s’accompagner de troubles de l’appétit pouvant conduire à une consommation alimentaire insuffisante. On parle alors d’anorexie de l’âge pour expliquer ce phénomène.
  • De plus, on observe également avec l’âge une résistance à la renutrition. La personne âgée, contrairement à un jeune adulte, ne compense pas ses apports énergétiques suite à une période de jeûne (survenant par exemple à la suite d’une hospitalisation). Il est donc extrêmement important d’anticiper et d’agir en prévention.
  • Enfin, on note chez la personne âgée des modifications du métabolisme protéique. Ceci conduisant à une diminution progressive de la masse maigre (réserves musculaires) au profit de la masse grasse. Ce mécanisme est appelé la sarcopénie (ou fonte musculaire). Il s’agit d’une pathologie résultant d’une perte progressive et élevée de la masse, de la force et de la fonction musculaire au cours du vieillissement. Elle peut cependant être compensée par une activité physique régulière et un apport en protéines adaptées via l’alimentation.

Les causes de la dénutrition.

  • De façon endogène : elle est liée à une dégradation trop importante des nutriments (des protéines, lipides, et glucides) dans l’organisme. Il s’agit d’un mécanisme de défense immunitaire survenant à la suite de maladie. Une malnutrition protéino-énergétique s’installe.
  • De façon exogène : des apports énergétiques trop faible au regard des besoins de la personne âgée car celle-ci diminue sa consommation alimentaire.

L’insuffisance des apports énergétiques peuvent être dus :

  • A une diminution de la perception sensorielle. Le goût peut être modifié par la prise de certains médicaments ou par certaines carences notamment en zinc. On peut retrouver également une perte de l’odorat. En effet, la personne ne sent pas les odeurs de ce qu’ils portent à leur nez, mais aussi des aliments qu’ils mangent.
  • Problème bucco-dentaire : seules 3% des personnes âgées ont une dentition saine, appareillage mal adapté.
  • Troubles de la déglutition : difficultés ou impossibilités à avaler certains aliments.
  • Perte d’autonomie : le senior ne peut plus effectuer les gestes du quotidien seul (s’alimenter, se déplacer seul …).
  • Isolement : famille éloignée, perte du conjoint(e), le repli sur soi.

A quoi correspond la dénutrition, comment la dépister chez le senior ?

La dénutrition apparaît lorsque les apports alimentaires ne couvrent pas les besoins de l’organisme. Votre corps puise dans l’énergie nécessaire à son fonctionnement principalement dans les muscles et le tissu gras.

Progressivement, ces réserves s’épuisent, entraînant une perte de poids involontaire, puis une dénutrition.

Le dépistage de la dénutrition repose sur plusieurs critères :

  • La recherche de situation à risques de dénutrition.
  • L’estimation de l’appétit et / ou des apports alimentaires.
  • La surveillance du poids.
  • L’évaluation de la perte de poids par rapport au poids antérieur.
  • Le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC).
  • Le dépistage peut être finalisé par un test Mini Nutritional Assessment (MNA). Il s’agit d’un formulaire sous forme de questions à remplir qui va permettre d’identifier les personnes âgées dénutries ou présentant un risque de dénutrition.

Le diagnostic de la dénutrition :

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Prise en charge diététique de la dénutrition.

Le diagnostic de la dénutrition repose sur la réalisation d’un bilan nutritionnel réalisé par une diététicienne. L’objectif de cette prise en charge est d’interrompre l’arrêt de la dégradation nutritionnelle dans un premier temps. Puis, de restaurer le poids afin d’obtenir un poids raisonnable en augmentant progressivement les apports en nutriments et en assurant la diversification alimentaire.

La prescription diététique est l’étape clé de la prévention et du traitement de la dénutrition.

L’enquête diététique guide la stratégie de réalimentation. Il convient de maintenir ou de rétablir l’alimentation orale à chaque fois que cela est possible.

Après une enquête alimentaire, un recueil des goûts et des aversions des conseils diététiques sont donnés.

On favorisera dans la mesure du possible :

  • Un fractionnement des repas sur la journée avec +/- prise de collation.
  • Favoriser les produits riches en énergie et en protéines.
  • La réalimentation doit être progressive pour éviter tout refus ou dégoût alimentaire.
  • Pour ouvrir l’appétit, la présentation des repas doit être soignée. Surtout encourager à varier les menus.
  • La bouche doit être propre, humecter et des soins de bouche peuvent être nécessaires.
  • La modification de texture alimentaire est indispensable lorsque la prise d’aliments solides est difficile.

Comment améliorer l’alimentation de la personne âgée dénutrie.

Une alimentation enrichie.

Une alimentation enrichie est une alimentation, riche en calories, qui apporte beaucoup d’énergie et de protéines dans un petit volume. D’une part, l’énergie est apportée par les sucres et les graisses pour reconstituer ses réserves et faire les activités quotidiennes. D’autre part, les protéines sont indispensables pour préserver les muscles et favoriser la cicatrisation.

Les préparations alimentaires consommées chaque jour peuvent être enrichies ou compléter par des collations. cela consiste à enrichir l’alimentation traditionnelle avec différents produits. Par exemple :

  • Poudre de lait (3 cuillères à soupe = 8g de protéines)
  • Lait concentré entier (3 cuillères à soupe = 8g de protéines)
  • Fromage râpé (20 g de gruyère = 5g de protéines)
  • Des œufs (1 jaune d’œuf = 3g de protéines)
  • Crème fraîche 1 cuillère à soupe = 80 calories)
  • De la poudre de protéine (1 cuillère à soupe = 5g de protéines)

Les compléments nutritionnels oraux (CNO).

Si malgré un apport alimentaire enrichi cela n’est pas suffisant, il est possible de complémenter les repas grâce à des CNO.

Les compléments nutritionnels oraux sont des préparations industrielles qui répondent à des normes strictes de qualité. Le médecin les prescrits car ils sont considérés entre un médicament et un aliment. Les CNO s’achètent en pharmacie où sont livrés à votre domicile.

Il se présente sous différentes forme. On retrouve des boissons, des crèmes ou des potages et on des parfums et des compositions nutritionnelles varier.

Par conséquent, ils permettent d’augmenter facilement les apports en énergies, protéines, vitamines et minéraux. On les consomme de préférence à distance des repas ou en complément à la fin du repas pour éviter de couper l’appétit.

Les différents compléments nutritionnels utilisés dans la dénutrition

Les traitements contre la dénutrition visent à redonner de bonnes habitudes nutritionnelles. Surtout, en réévaluant les apports alimentaires chez la personne âgée. Plus la dénutrition est prise en charge tôt, moins ses conséquences sont graves et irréversibles.

Une alimentation équilibrée et adaptée est essentielle tout au long de notre vie et cela s’accentue avec l’âge. Pour une personne âgée adopter une alimentation saine et équilibrée est indispensable pour une bonne qualité de vie. En d’autres termes, notre rôle est de veiller à respecter les besoins des seniors.

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